La France « condamne la tentative de prise de pouvoir par la force » en Guinée et appelle à « la libération immédiate et sans condition du président Alpha Condé », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié dimanche 5 septembre dans la soirée.
Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé, plus tôt dans la journée, avoir capturé le chef de l’Etat Alpha Condé et « dissoudre » les institutions, mais une grande confusion règne à Conakry sur qui est maître de la situation. Le ministère de la Défense a pour sa part assuré avoir repoussé l’attaque des forces spéciales contre la présidence, malgré la diffusion d’une vidéo montrant le président Condé entre les mains des putschistes. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné sur Twitter ce « coup de force » et demandé la libération d’Alpha Condé. Suivez notre direct.
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Des réactions prudentes chez les dirigeants africains
La première réaction est venue du Burundi et de son président Évariste Ndayishimiye. Ce dernier a condamné sur Twitter « le coup d’État en République de Guinée ». Il a également lancé un appel au calme.
Les événements sont allés très vite en Guinée, ce dimanche 5 septembre. Les forces spéciales guinéennes ont pris le pouvoir depuis la capitale, Conakry. Elles revendiquent l’arrestation du président Alpha Condé. Le commandant des forces spéciales qui auraient mené l’insurrection, le colonel Mamady Doumbouya, s’est exprimé à la RTG, la radiotélévision nationale. Il a annoncé la création d’un Comité national pour le rassemblement et le développement, le CNRD, et promis un dialogue inclusif pour écrire une nouvelle Constitution.
Les institutions africaines montent au créneau
Pas de quoi rassurer les institutions africaines. Au premier chef, l’Union africaine. L’institution panafricaine a publié un communiqué sur la situation signé par le président en exercice de l’UA, le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, et le président de Commission, Moussa Faki Mahamat. Les deux dirigeants condamnent toute prise de pouvoir par la force et demandent la libération immédiate d’Alpha Condé. Ils invitent aussi le Conseil de paix et de sécurité de se réunir en urgence pour examiner la situation et prendre des mesures appropriées.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est également exprimée sur la situation. Dans un communiqué, signé par le président en exercice, le chef de l’État ghanéen, Nana Akufo-Ado, la Cedeao a fait part de sa grande préoccupation et condamné « cette tentative de coup d’État ». Elle exige le retour à l’ordre constitutionnel et demande la libération du président Codé.
La CEDEAO condamné avec la plus grande fermeté cette tentative de coup d’Etat et exige le respect de l’intégrité physique du président.
Sur la scène internationale, la France a vivement réagi. Paris « se joint à l’appel de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour condamner la tentative de prise de pouvoir par la force » survenue dimanche et « demander le retour à l’ordre constitutionnel », écrit le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay.
« Le putsch contre le Pr Alpha Condé est inquiétant », a tweeté l’ancien envoyé spécial américain pour le Sahel Peter Pham. « Quelle que soit la justification donnée, un changement de régime extra-constitutionnel est toujours déstabilisant pour un pays et mauvais pour son économie, ainsi qu’un revers pour le progrès de l’Afrique. »
Du côté de la société civile africaine, la tendance est plutôt à l’analyse. Ainsi Alioune Tine, le président du think tank Afrikajom, estime que « le retour des coups d’État militaires, des autoritarismes et les impasses politiques partout sont un indicateur de la détérioration de la situation politique et sociale en Afrique de l’Ouest ». De son point de vue, « il faut condamner les coups d’État militaires et toutes les formes de prise de pouvoir par la force et par des voies inconstitutionnelles. Cependant, réfléchir sur les pathologies et dysfonctionnements démocratiques qui créent les coups d’État et leur trouver les bonnes réponses. »
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